Jean

Jean

Tout commença après le dîner. En ce chaud crépuscule estival pénétré par les arômes envoûtant du maquis, il fut décidé de passer une soirée inouïe à l’In8 … un pub façon « igloo » ! Nous redoutions tout de même, un coup de chaud et froid., mais, nous fumes très vite rassurés. Dés l’entrée, exceptées la lumière des néons fluo aux couleurs givrées et une décoration au caractère dépouillé et moderne, nous ressentîmes une atmosphère étrangement torride. Nous nous installâmes sur les banquettes en cuir blanc cassé de la mezzanine, et commandâmes des mojitos.

Alors que nous épions la préparation de notre cocktail, je reconnus, en fond sonore, la voix enjouée de Mylène dans son show au zénith, évoquant un « p’tit mojito ». Puis, les sympathiques coupes arrivèrent. Leur gracieuse présentation me ravit. Leur parfum suave ravivât mes sens. Le subtil mélange de menthe et de poivre de la Hierba Buena rafraîchissait mes papilles… je dégustais la vie, la Dolce Vita… mes pupilles plongeant dans le liquide émeraude, aperçurent Anita, surgissant de « La Fontana di trevi », sa robe mouillée redessinait son corps.

Ebahi par cette apparition, je détachais mon regard de la scène, je levais les yeux vers le grand écran. La projection de Casablanca, tournait en boucle. Je vis pour la énième fois la séquence culte des adieux, sur la piste, au pied de l’avion… mais cette fois ci, je découvris Ingrid, la vraie, sublime. Puis, tout bascula… Le subtil mélange de menthe et de poivre de la Hierba Buena rafraîchissait mes papilles… je perçus un air de salsa, je vis les muses, comme aimantées par cette musique, se lever d’un seul élan, et, en esquissant des pas de danse, se diriger vers l’angle de la salle, sous les enceintes. Leur corps se lançait dans une folle salsa à la manière de Brett, héroïne hemingwayienne de la Bodeguita del Medio, enivrée des fragrances de rhum, trempée et charmeuse, aux racines même du nom du cocktail cubain.

Ainsi naquit ma passion pour la photo. Le jeu consiste à piéger astucieusement plusieurs milliards de particules de lumière égarées ; le hasard en dessinera, à notre insu, des arabesques insolites ; mais, c’est notre imagination qui nous révèlera la photo.